Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/279

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qués dans leurs quartiers respectifs, sans pouvoir ni se concerter ni se réunir. Quant à ceux des insurgés auxquels est parvenu l’ordre du combat et qui sont descendus sur la place publique ils sont sans armes pour la plupart. Ils ont compté sur des dépôts de fusils : pure illusion ! Ils ont espéré que l’insurrection entraînerait l’armée : et toutes les mesures ont été prises pour que le soldat échappe au contact du citoyen ; et c’est de loin c’est à coups de canon que la révolte est combattue. Ils ont cru a une organisation ; et ils n’aperçoivent autour d’eux qu’un effroyable désordre. Ils cherchent des yeux les chefs ; et beaucoup de chefs sont absents. Alors presque tous se retirent découragés et la malédiction sur les lèvres ; les plus désespérés se décident à rester à leur poste pour y mourir, la défaite ayant précédé le combat.

Et toutefois, dans cette confusion immense, on est parvenu à former à la hâte six centres d’action, mais sans rapport entre eux : un dans les quartiers Saint-Jean, Saint-Paul et Saint-Georges ; un dans le quartier des Cordeliers ; un dans la rue Neyret et les rues adjacentes ; un dans le clos Casaty, compris entre la grande côte et la côte Saint-Sébastien ; un à la Croix-Rousse ; un autre enfin à la Guillotière.

La fusillade continuant, des engagements avaient eu lieu sur divers points. Quelques insurgés barricadent le pont du Change, et quatre compagnies envoyées de ce côté sont forcées à la retraite. Dans la rue de Saint-Pierre-le-Vieux, on tirait sur les troupes du haut d’une maison : un pétard la fait