leurs foyers aussitôt après l’expulsion de don Miguel et don Carlos ; 3° enfin, que l’Angleterre assurerait aux opérations le concours d’une force navale[1].
Le caractère de ce traité était manifeste : l’Angleterre y conservait à l’égard du Portugal une attitude de protection dérivant d’une sorte de suzeraineté qu’elle n’avait garde de laisser prescrire ; et l’Espagne y poursuivait dans Don Miguel, non pas l’usurpateur de la couronne du Portugal, mais l’allié de Don Carlos. On avait donc éludé les questions de légitimité et de constitution aussi soigneusement que possible. Les négociateurs avaient même poussé la prévoyance jusqu’à stipuler, en faveur des deux infants, aussitôt après leur retraite des états qu’ils troublaient, un « revenu convenable à leur naissance et à leur rang[2]. » Il n’y avait rien là, on le voit, qui ressemblât à une alliance expresse des monarchies constitutionnelles contre les monarchies absolues. L’idée fondamentale du traité de la triple alliance était, — on ne saurait trop le faire remarquer, — de régulariser l’entrée des Espagnols en Portugal ; et elle n’était que cela !
Il est vrai que, pour éviter des complications faciles à prévoir, on n’avait pas jugé à propos de prévenir du traité l’Autriche, la Russie, la Prusse ; mais il est à noter qu’on n’en avait pas non plus prévenu, la France. M. de Talleyrand n’avait été ni appelé, ni consulté, ni sondé, ni averti ! Ce fut par hasard qu’il fut instruit de la négociation presqu’au moment où elle allait être ébruitée. Il fit alors des dé-