Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/41

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rilleux honneur par sa hardiesse dans le dévoûment, par les sacrifices de tout genre qu’il avait faits à la cause de la légitimité, et notamment par les fréquents voyages qu’il avait entrepris pour cette cause, et où il avait compromis une partie de sa fortune. Il était alors à Paris, et il revenait de Prague, d’où il rapportait, pour la duchesse de Berri, des lettres, des portraits et des paroles de consolation. Désespérant de pénétrer par la ruse dans la citadelle de Blaye, il s’adressa d’abord au ministre de la guerre, ne cachant rien de ce qu’il avait fait pour la duchesse de Berri lorsqu’elle était encore libre et armée. « Vous vous êtes conduit en vrai chevalier français dit à M. de Choulot le maréchal Soult ; mais il ajouta que, pour être admis auprès de la princesse, une autorisation du roi lui-même ne serait pas suffisante ; que c’était là une question d’État, et que les ministres avaient à en délibérer. Le lendemain, M. de Choulot apprit que sa demande était repoussée. Il ne se rebuta point, écrivit au roi une lettre dans laquelle il redoublait d’instances et confiant dans les ressources de son audace, il partit pour Blaye. Il se présente au général Bugeaud invoque auprès de lui des motifs d’humanité, des motifs d’honneur et parvient enfin à se faire ouvrir les portes de la prison. Il trouva la duchesse de Berri très-abattue, et rejetant sur les souffrances prolongées de sa captivité le tort de la déclaration arrachée à sa faiblesse. L’entrevue fut courte : M. Bugeaud n’avait assigné à la visite qu’une durée de douze ou quinze minutes. Avant de prendre