les annales de la diplomatie ou de la guerre, et quelques-uns dans celles de la trahison ; là, des hommes de conditions diverses, n’ayant ni la même éducation ni la même intelligence, quoique rapprochés et confondus par le hasard des discordes civiles les uns bons, les autres mauvais, mais tous rayonnants de jeunesse et d’audace, s’amusant de leurs dangers avec une légèreté pleine de dédain, moins émus que les spectateurs, et se préparant à condamner les juges. Cent soixante-quatre pairs étaient présents ; il y en eut quatre-vingt-six qui ne répondirent pas à l’appel, et, parmi ces derniers, les maréchaux Maison, Grouchy, Gérard, les marquis de Castellane et de Dreux-Brezé, le comte Excelmans[1]. Les accusés étaient au nombre de cent vingt-un quatre-vingts des départements et quarante-un de Paris.[2]
M. Pasquier ayant procédé à l’interrogatoire, les Lyonnais répondirent, les Parisiens refusèrent. M. Baune se leva ensuite. « Je demande la parole, dit-il, pour me plaindre des ordres sévères qui ont été donnés nos femmes, nos mères et nos sœurs sont privées des places qui devraient leur appartenir. Je vous prie de considérer que, dans les temps les plus orageux de la révolution, les familles des accusés ont toujours été admises dans l’enceinte des cours criminelles. Le privilége du rang et de la naissance doit céder à celui du malheur et de la nature. Je demande, pour moi, que