Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/60

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prison. Ce voyage devait avoir une haute importance historique ; et il faut absolument en connaître les détails si l’on veut analyser la situation du parti légitimiste, soit en France, soit à l’étranger. A Blaye, les préparatifs du départ étaient poussés, depuis quelque temps, avec beaucoup d’activité. Le 8, un bateau à vapeur vint mouiller devant la citadelle. Il devait conduire la princesse jusqu’à la rade de Richard, où l’attendait la corvette l’Agate. Des ordres sévères avaient été donnés par le général Bugeaud pour qu’aucune manifestation populaire ne troublât la solennité de l’embarquement. Quelques personnages de marque s’étaient rendus à bord du bateau à vapeur pour y recevoir Marie-Caroline. C’étaient le prince et la princesse de Beauffremont, le marquis et la marquise de Dampierre, le vicomte de Mesnard, le marquis de Barbançois, le comte Louis de Calvimont. A bord se trouvait aussi l’abbé Sabatier qui venait d’être nommé aumônier de la princesse.

A neuf heures et demie, le général Bugeaud alla prévenir Marie-Caroline que l’heure du départ était arrivée. Il la trouva posant devant un peintre envoyé de Bordeaux par M. Gintrac, qui avait voulu garder le portrait de la prisonnière de Blaye. Marie-Caroline sortit, conduite parle général. A côté d’elle marchait la nourrice portant cette petite princesse qu’une prison avait vu naître et qu’attendait une mort prématurée. Suivaient M. de Mesnard donnant le bras à Mme d’Hautefort M. Deneux, M. de Saint-Arnault, aide-de-camp du général, Mlle Lebeschu et Mme Hansler. Au seuil de la porte Dauphine, Marie-