Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/67

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tembre marquant l’époque de la majorité[1] du duc de Bordeaux, plusieurs jeunes royalistes étaient partis de Paris pour Prague, afin de saluer leur nouveau roi : quelques-uns parvinrent à franchir la frontière ; les autres furent arrêtés par les autorités autrichiennes, faute d’une autorisation signée Blacas.

Marie-Caroline comptait les jours, les heures, avec une douloureuse impatience. Enfin, M. de Montbel arriva : il apportait à la princesse la permission de pousser plus avant, mais à condition qu’elle montrerait son contrat de mariage. Marie-Caroline envoya M. de Montbel à Rome, où le contrat était déposé, et, sans plus attendre, elle entra par Ferrare sur le territoire autrichien. M. de Chateaubriand y était accouru : elle le pria de se rendre à Prague pour obtenir la révocation des défenses qu’on faisait peser sur elle, et, aussi, pour décider Charles X à consentir à une déclaration de majorité. La princesse continuait à avancer ; mais, arrêtée à Padoue, elle n’obtint qu’à grand’peine la faveur d’aller attendre à Venise, où s’étaient réunis MM. de Charette, Barbançois et quelques autres Vendéens, le résultat de la mission que M. de Chateaubriand avait acceptée.

Ce fut le 25 septembre que l’illustre écrivain arriva au terme de son voyage. Mme de Beauffremont l’avait précédé de quelques heures. Charles X habitait, en ce moment, le château de Butschierad, situé à peu de distance de Prague. Mais la Dauphine,

  1. Le duc de Bordeaux touchait à sa 13e année ; il allait donc être majeur pour les légitimistes, les rois de France ayant été déclarés majeurs à 13 ans.