Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/97

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exercice de leur pouvoir la compensation de leurs charges, les curiales cherchèrent à se perdre dans les rangs du clergé ou de l’armée. Mouvement fatal de dissolution qui livra aux barbares, venus du nord, la société romaine, énervée, désarmée, déjà morte. Voilà ce qu’auraient dû se rappeler et M. Mauguin et le gouvernement dont il appuyait en cette occasion les doctrines. Et certes, ils n’auraient pas demandé que, sous la main d’un pouvoir central chargé d’une besogne impossible, la société demeurât complétement passive ; ils n’auraient pas demandé qu’autour de Paris, en proie à tous les désordres d’une vie surabondante, la France s’abimât dans l’impuissance et la langueur, s’ils avaient visité la plupart de nos communes, et tant de pâles cités, où à des aspirations brûlantes, à des élans de patriotisme et d’orgueil, à une vie mêlée de grandes joies et de nobles douleurs, l’excès de la centralisation administrative a fini par substituer cette symétrie, ce calme, cette stabilité morne, qui ne sont autre chose que la régularité dans l’oppression, le silence dans l’abaissement, l’immobilité dans la servitude !

Quoi qu’il en soit, la Chambre des députés, en se déclarant pour le maintien des conseils d’arrondissement, donna raison au principe de la centralisation administrative. Mais ce même principe, elle se hâta de l’abandonner en décidant qu’il y aurait 1° dans le conseil général autant de membres que l’on compterait de cantons dans le département ; 2° dans le conseil d’arrondissement, autant de membres que l’on compterait de cantons dans l’arrondissement.