Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et présentés, le premier par la majorité de la commission, le second par M. Tscharner, le troisième par M. Maillardoz. La discussion eut lieu à huis clos, et ce ne fut qu’après plusieurs séances orageuses que la Diète composa, des divers projets, une réponse définitive. La Suisse y revenait formellement sur ses décisions antérieures, et y déclarait que la Diète n’avait eu aucunement l’intention d’offenser le gouvernement français en décidant que les pièces de l’affaire Conseil lui seraient envoyées[1] De sorte que la mauvaise cause triomphait, et par la violence du plus fort, et par la pusillanimité du plus faible triste couronnement de tant de scandales !

Or, la veille même du jour où la Diète oubliait à ce point ce que réclame la dignité d’une république, voici ce que racontait, avec une arrière-pensée d’insulte sans doute, la Gazette d’Augsbourg, organe censuré des chancelleries « La petite république de St-Marin, qui fait si peu de bruit dans le monde politique, avait écrit à Louis-Philippe une lettre de félicitation à l’occasion de l’attentat d’Alibaud. Le monarque répondit en termes très-gracieux que la continuation de sa bienveillance était acquise à la république de Saint-Marin, mais que, pour la mériter, elle ferait bien d’éloigner de son territoire huit réfugiés qui y avaient été accueillis. La lettre mentionnait, entre autres individus à expulser, le docteur Bergonzi, de Modène. Le gonfalonier répondit, au nom de la république, qu’il ne pouvait être donné suite à la demande du roi des Français, et que les réfugiés

  1. Voir aux documents historiques, no 5.