litique décidée. Le comte d’Erlon ayant commencé par se déclarer opposé à la politique du général Desmichels, ce dernier fut amené à résigner le commandement de la province d’Oran, et il eut pour successeur le général Trézel, le même qui, en septembre 1833, s’était rendu maître de Bougie après une vigoureuse attaque.
Les conséquences du traité passé avec Abd-el-Kader se développaient avec rapidité, quand le général Trézel prit possession du commandement. Enhardi par le système de pacification trop confiant du général Desmichels, Abd-el-Kader en était venu à s’enivrer de ses succès : il parut sur les bords du Chélif, fleuve qui coule entre la province d’Oran et celle d’Alger. Déjà le général Voirol lui avait défendu de passer outre, la défense fut renouvelée par le comte d’Erlon : l’émir s’arrêta. Mais bientôt appelé par les habitants de Médéah, qui, à défaut de notre protection, invoquaient la sienne, il prend son parti, traverse résolument le fleuve, reçoit en passant la soumission de Miliana, met en fuite un chef de tribu qui s’était porté à sa rencontre, entre dans Médéah en triomphateur, et, après avoir pourvu au gouvernement de la ville, regagne sa résidence, applaudi, admiré par les populations musulmanes qu’ont éblouies les victoires de son audace.
On ne pouvait nous braver plus ouvertement, et pourtant le comte d’Erlon s’abstint de toute démarche violente, retenu qu’il était par les instructions du ministre, et aussi par l’influence qu’avait su prendre sur son esprit un Juif, espèce de chargé