Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/191

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qui n’était qu’un héroïque effort contre des obstacles trop multipliés, le général Trézel eut le cou traversé par une balle. La seconde, conduite par le colonel Duvivier, coûta la vie à deux officiers de la plus haute espérance le capitaine Grand et le commandant Richepanse. Elle échoua, d’ailleurs, faute de moyens suffisants les haches avaient manqué pour enfoncer une porte bardée de fer, que ne pouvaient entamer ni les crosses de fusil ni les baïonnettes.

Les éléments étaient conjurés contre les Français ; les vivres se réduisaient à une ration de riz et à un biscuit par homme il ne restait guère plus que trente coups de canon à tirer partout où on avait eu Fennemi en face on l’avait mis en fuite le signal de la retraite fut donné.

Le commandant Changarnier formait l’extrême arrière-garde avec son bataillon. Au moment où il atteignait le plateau de Mansourah, des nuées d’Arabes vinrent fondre sur les Français. Aussitôt le commandant Changarnier forme son bataillon en carré, et, se tournant vers ses soldats : « Mes amis, voyons ces gens-là en face. Ils sont six mille, vous êtes trois cents : la partie est égale. » Cela dit, on attend les Arabes à portée de pistolet et un feu de deux rangs jonche la terre d’hommes et de chevaux. Saisi d’étonnement, de terreur, l’ennemi s’éloigna précipitamment et ne suivit plus qu’à distance cette intrépide armée.

La retraite fut admirable. Les troupes formaient un carré long au milieu duquel avait été ménagé un espace suffisant pour l’ambulance et les équi-