de conclure la paix avec Abd-el-Kader, ou de le poursuivre à outrance. Ce fut par des menaces sauvages qu’il annonça sa prise de possession. Mais le désir de la paix était dans son cœur, et il ne tarda pas à entrer en négociation avec l’émir. L’intermédiaire fut un Juif nommé Dnrand, âme cupide et rusée, qu’on accusa, depuis, d’avoir semé la discorde parmi nos généraux, en vue de profits honteux. Toujours est-il que les négociations traînaient en longueur, quand tout-à-coup, rompant avec le général Bugeaud, l’émir s’adressa au comte de Damrémont pour obtenir la paix : démarche dont le gouverneur-général informa aussitôt le ministre de la guerre. À cette nouvelle, le général Bugeaud se persuade qu’on lui envie la gloire de pacifier la province d’Oran, il s’emporte, il éclate. Heureusement, la mésintelligence n’eut pas de suite : née du vague et de l’imprévoyance des instructions ministérielles, elle tomba devant un échange d’explications sincères. Le comte de Damrémont fit savoir à l’émir que c’était avec le général Bugeaud qu’il devait traiter ; et, à son tour, le général Bugeaud s’empressa d’adresser à M. de Damrémont, qu’il avait injustement soupçonné, les excuses les plus franches, les plus loyales.
Cependant, l’émir s’obstinait dans des prétentions qui accusaient son orgueil et ne répondaient pas à sa puissance. Le général Bugeaud se mit donc en campagne. L’armée, forte de 9,000 hommes, se composait de trois brigades, commandées : la première par le général Laidet, la seconde par le général Rullières, la troisième par le colonel Combes.