personnalité impétueuse blessa plus d’une fois un parti ombrageux à l’excès : pour tout dire, il sacrifiait plus à sa passion du moment qu’à son but. L’opiniâtreté et le calcul dans la passion furent tout le génie de Pym. Avec ce génie-là on prépare les révolutions : M. Arago avait le génie qui les décide.
Quoi qu’il en soit, M. Arago, à l’époque dont nous parlons, ne faisait pas mystère de ses espérances, et le parti démocratique le pouvait déjà saluer comme un de ses chefs. Or, M. Arago se décidant, M. Laffitte, qui acceptait volontiers l’influence de son illustre ami, se laissait entraîner inévitablement et, quant à M. Dupont (de l’Eure), les démocrates n’avaient jamais douté que son patriotisme ne leur fût un appui.
MM. Dupont, avocat, et Louis Blanc partirent de ces données pour prendre l’initiative des démarches qui devaient amener la formation d’un comité électoral au centre même du parti démocratique. M. Dupont (de l’Eure) promit son concours on obtint celui de M. Arago ; par M. Arago, celui de M. Laffitte ; et, cela fait, les membres de l’Opposition dynastique furent invités à se réunir à un comité dont le parti démocratique venait de fournir le premier noyau.
Une double hypothèse avait été posée ou bien l’Opposition dynastique accepterait, et alors on combattait à côté d’elle, réserve faite de la différence des principes ; ou bien elle refuserait, et, dans ce cas, on était en mesure de se passer de son alliance, puisqu’on avait pour soi MM. Arago, Laffitte, Dupont (de l’Eure), c’est-à-dire trois hommes