Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/295

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égale sur toutes les fractions de la Chambre : n’y avait-il pas moyen de se réunir honnêtement pour faire prévaloir la maxime le roi règne et ne gouverne pas ; pour défendre la prérogative parlementaire contre les empiétements de la prérogative royale ? M. Duvergier deHauranne en fut d’avis, et, pour préparer le terrain, il publia dans la Revue française un article où les doctrines de MM. His et Fonfrède étaient dénoncées hautement comme la destruction du gouvernement représentatif. MM. His et Fonfrède avaient écrit que la vie politique n’était qu’un douloureux chaos sans l’unité, sans la fixité ; que la Chambre élective, pouvoir passager, fractionné, mobile, rebelle aux traditions, n’était en état, ni de concevoir un système, ni de diriger que de la royauté devaient venir l’impulsion et l’initiative ; que l’entendre autrement, c’était mettre en face d’une monarchie à moitié morte une république vivante. Mais quoi ! MM. His et Fonfrède prétendaient-ils dépouiller la Chambre élective du droit de refuser les subsides ? La logique de leurs théories les conduisait là. Il eut été absurde, en effet, de laisser à la Chambre un irrésistible instrument de domination, quand on demandait que la royauté dominât. Or, le droit de refuser les subsides anéanti, que restait-il ? Le despotisme, compliqué d’une Chambre consultative qui n’aurait plus été alors qu’un vain rouage, qu’un ressort à briser. C’est ce que M. Duvergier de Hauranne prouva sans peine et victorieusement.

Mais il fut moins heureux dans l’exposition, de son propre système. Sentant bien qu’entre une as-