Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/394

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comme obligatoire pour lui, que son refus d’y obtempérer durait depuis sept ans.

Ainsi, la Belgique avait trois motifs péremptoires pour se croire déliée des suites d’une acceptation qui, encore une fois n’était de sa part qu’un douloureux hommage de la faiblesse à la force.

Et la cause de la Belgique était d’autant plus sacrée, que les Luxembourgeois et les Limbourgeois se sentaient Belges ; qu’ils voulaient rester Belges ; qu’ils avaient des représentants dans les deux Chambres et jusque dans le Conseil de Léopold ; qu’ils s’étaient armés en 1830 pour la séparation des deux pays ; qu’il s’agissait de les mettre à la merci d’un monarque par eux combattu et outragé qu’il s’agissait de courber des catholiques sous un joug protestant.

Donc, nécessité d’affranchir les frontières de France injurieusement surveillées, droit résultant de l’inexécution d’un contrat essentiellement synallagmatique, honneur, justice, humanité, tout faisait une loi au Cabinet des Tuileries de négocier l’annulation du traité des vingt-quatre articles.

Il n’en fit rien. Il se contenta de solliciter la réduction des charges financières imposées à la Belgique, ce qu’on lui accorda sans peine, la Conférence ne tenant qu’aux clauses territoriales du traité, attendu que c’était par là qu’il blessait la France !

Il est vrai qu’en 1833, la diplomatie belge avait eu le tort d’invoquer la validité de l’acte fameux dont la Belgique en 1839, ne voulait pas. Mais ce tort faisait-il disparaître les raisons d’intérêt national, de droit, d’équité, de haute morale, par les-