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CHAPITRE XIII.


Premiers débats entre les chefs de la Coalition M. Gnizot demande le ministère de l’intérieur on le lui refuse. — Cabinet de Centre Gauche essayé ; comment la combinaison avorte. —Scène devant le roi. — Piège tendu à M. Thiers. — Ambassade offerte à M. Thiers pour l’éloigner. — Nomination d’un ministère provisoire. — M. Passy président de la Chambre. — Nouvelles combinaisons vainement essayées, — Effroi de la bourgeoisie fermentation générale. — Insurrection du 12 mai. — Formation d’un nouveau ministère. — Barbes, Martin Bernard ; leur procès leur attitude devant les juges leur condamnation ; physionomie de la capitale.



Ce qui précède prouve qu’à aucun prix la bourgeoisie, en France, ne voulait être asservie par la royauté. Elle aurait voulu l’asservir, au contraire ; mais ce qui suit va montrer quelle était à cet égard son impuissance. Ainsi ressortira, sous ses deux aspects, l’absurdité du régime qui met face à face un roi et une assemblée. Et nous avions besoin d’indiquer d’avance la conclusion, pour expliquer comment nous avons pu aborder sans dégoût le récit des intrigues auxquelles la chute du ministère Molé ouvrit carrière. Pour l’homme d’État et le philosophe, l’histoire n’a pas de moindres enseignements quand elle se rapetisse que quand elle s’élève.

La coalition s’étant formée par l’alliance momentanée des doctrinaires, du Centre Gauche et de la