Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/493

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blie jamais la fierté de son pays. Non, je ne puis pas encore renoncer à cette belle et noble alliance, qui est fondée non-seulement sur la puissance matérielle, mais encore sur la force morale des principes. Car, quand nous sommes avec l’Angleterre, nous ne sommes pas obligés de cacher notre drapeau. D’accord avec l’Angleterre, nous pouvons élever nos deux drapeaux ; ils portent pour devise : liberté modérée et paix du monde… Et sur quoi se fonde-t-on pour combattre l’alliance anglaise ? Quelle a été la cause de la haine profonde, de la lutte acharnée qui ont séparé la France et l’Angleterre ? Permettez-moi de vous le rappeler en deux mots. La démocratie françaisé a fait explosion dans notre Révolution, tantôt avec un comité sanglant à sa tête, tantôt avec un grand homme, Napoléon. Elle a étonné le monde, mais elle l’a effrayé, et, comme il arrive toutes les fois que la liberté effraie, en donnant une puissance énorme aux ennemis de la liberté. Qui a soutenu la lutte que la démocratie française avait provoquée ? Naturellement celle de toutes les aristocraties qui était la plus puissante, la plus riche, la plus habile. L’aristocratie aussi a trouvé un grand homme, Pitt ; l’aristocratie anglaise pour le compte du monde enrayé, a lutté avec un grand homme à sa tête contre la démocratie française et son grand homme. La lutte a été acharnée. Napoléon a dit souvent : Il y a eu une erreur dans ma vie, erreur commune à l’Angleterre et à moi : nous pouvions être alliés et faire beaucoup de bien au monde ; je l’aurais