Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/502

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Le peuple est l’ensemble des citoyens qui, ne possédant pas les instruments de travail, ne trouvent pas en eux-mêmes leurs moyens de développement, et dépendent d’autrui en ce qui touche aux premières nécessités de la vie.

Ils sont du peuple, par conséquent, quels que soient leur savoir, leur éducation, leurs relations sociales, tous ceux qui ne sont pas assurés de leur nourriture, de leur vêtement et de leur gîte.

Ceci posé, poursuivons.

Dans les monarchies mixtes, où la société n’est pas le domaine du prince, il y a ce vice fondamental que les devoirs du chef y peuvent être contrariés par ceux du père de famille. Car les vertus domestiques ne sont pas nécessairement vertus d’État. Et même, la science politique a des lois auxquelles résiste volontiers le sentiment paternel, si respectable d’ailleurs dans la condition privée. La prudence de l’homme d’État est dans l’intelligence des hardiesses qui réussissent. Elle n’est point étroite, point servile. Comment une famille à pourvoir serait-elle pour le génie un misant emploi ? M faut aux grandes facultés de grandes choses à vouloir, comme il faut le stade entier au coureur agile, et aux yeux de l’aigle le soleil. Premier consul, chef sans enfants, Napoléon toucha au demi-dieu. Père du roi de Rome, un berceau arrêta et contint son regard qui avait coutume d’embrasser la terre A côté du guerrier, toujours le même, il y eut le fondateur de dynastie, dont le travail fat puéril et vain. Il se donna des pages, il fit des nobles, que sais-je ? Du haut de son rôle original, unique, il se laissa choir volontairement dans