Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/89

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çait un complice de Fieschi. Or, le 10 août, à dix heures du soir, le préfet de Nidau reçut avis que, parmi plusieurs étrangers qui étaient logés à l’hôtel-de-ville, se trouvait un espion. Là-dessus le préfet de Nidau exigea l’exhibition des passeports. On lui en remit deux sous les noms de Berthola et Migliari, italiens, et un troisième sous le nom de Hermann, français, natif de Strasbourg, commis-voyageur, circulant en Suisse pour affaires de commerce. Ce dernier passeport avait été délivré par l’ambassade française, le 15 novembre 1835, et était signé : Le chargé d’affaires de France, G. de Belleval. Le même fonctionnaire reçut aussi divers papiers appartenant au prétendu Hermann, parmi lesquels 1o  un passeport sous le nom d’Auguste Chéli Conseil, daté d’Ancône, le 22 avril 1834 2o  un autre passeport sous le nom de Corelli, délivré à Besançon par le préfet du Doubs, le 4 août 1836, valable pour un an. Arrêté et conduit devant le préfet de Nidau, le prétendu Hermann avoua que son nom véritable était Conseil ; il reconnut les trois passeports, et finit par confesser qu’il était, depuis quelque temps, au service de la police française. Le 12, il fut livré à la police de Berne, avec ses deux compagnons de voyage, Berthola et Migliari ; et, le 16, on ordonna une information qui eut pour résultat un rapport que nous citerons ici textuellement, comme un témoignage immortel de la moralité des gouvernements monarchiques !…

« Conseil déclare que depuis les premiers jours de juin dernier, il est entré au service de la police