Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/99

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phrases pompeuses sur l’inviolabilité d’une nation souveraine, indépendante ? La Diète aurait dû comprendre que ce n’était pas trop du rappel de l’ambassadeur qui l’avait offensée, pour rétablir entre les deux pays l’ancienne égalité d’honneur. C’est ce qu’elle ne comprit point. Car, tout pâle qu’il était, le projet fut adopté par dix-huit états. Trois cantons avaient trouvé la réponse trop énergique ! C’étaient Uri, Unterwald et Schwitz.

Encore si le Conclusum n’avait pas été rigoureusement exécuté ! Mais, dès le 24 août. Le Vorort enjoignait à tous les cantons d’expulser les étrangers atteints par l’article 1er ; l’ordre était donné de conduire à la frontière française les réfugiés Mazzini, Ruffini, Rauschenplatt, Peters et Litzius on arrêtait à Berne, Harro Harring ; on dirigeait Strohmeyer vers l’Angleterre, et, sur de simples soupçons, non sur des faits constatés, Boschi se voyait frappé par le décret d’expulsion.

De là, de la part des Puissances du Nord, un redoublement de menaces poussé jusqu’à l’insolence. « Nous apprenons de source certaine, écrivait la Gazette d’Augsbourg, que les troubles de la Suisse ont donné lieu à un traité entre les Puissances de l’Est et de l’Ouest de l’Europe, qui ont choisi la France pour organe de leurs demandes… Si la Diète helvétique n’accorde pas de bonne grâce ce qu’exige d’elle la diplomatie, les mesures coercitives les plus sévères seront prises contre la Confédération. M. le syndic Thomas a développé au sénat de notre ville libre le plan d’opérations préparé. » Voilà le rôle que, six ans après la révo-