approcher avec douleur l’époque de ces agitations périodiques qui font remonter à la surface de la société toute l’écume des mauvaises passions. Il ne s’agit pourtant que d’intérêts éloignés et mal compris, tout au plus de quelque faveur locale ou personnelle à garantir par certains choix. Que serait-ce donc si on livrait au scrutin le sort de chacun, le présent et l’avenir des familles ! si au lieu d’un candidat à désigner, les citoyens devaient s’assigner eux-mêmes leur rang social, mesure de leur droit à la considération et à la fortune ! Combien voudraient être, je ne dis pas les derniers, mais seulement de la seconde, de la troisième catégorie ! Où serait le balancier régulateur de la cupidité individuelle[1] ? »
Oui, dans les élections municipales, départementales ou parlementaires, il s’agit d’intérêts éloignés ou mal compris ; et c’est précisément à cause de cela qu’elles sont la source de tant d’agitations et de cabales. Comment, d’ailleurs, ne voyez-vous pas que l’anarchie électorale n’est elle-même qu’une conséquence de cet état de désordre et d’antagonisme produit dans la société actuelle par la distinction des classes, la diversité des intérêts, la divergence des efforts ?
Introduisez le principe électif dans une association dont tous les membres marchent vers un but commun et soient tous également intéressés
- ↑ Revue de l’Aveyron et du lot, no du 1er mai 1844.