jours de l’homme qui lui a donné la vie ! Elle serait inhérente à l’essence de la famille, une condition qui permet cet abominable rapprochement : « Un tel est riche, il vient de perdre son père ! » Non, non. Vous calomniez la nature en la rendant responsable de ce qui n’est qu’une nécessité des vices de votre ordre social. Vous outragez la sainteté de la famille en subordonnant d’une manière absolue son existence au maintien des lois d’une civilisation corruptrice et corrompue.
Le pauvre qui, aujourd’hui, n’a rien à laisser à ses enfants, le pauvre a-t-il une famille ? Répondez. S’il en a une, la famille, même dans l’impur milieu où nous sommes, peut donc jusqu’à un certain point exister sans l’hérédité ? S’il n’en a pas, justifiez vos institutions, et hâtez-vous… La famille ne saurait être un privilége !
Tout est admirable et touchant dans l’existence de la famille, si on la considère uniquement au point de vue de l’éducation donnée à des êtres qui ne peuvent encore se suffire. Et, sous ce rapport, elle est le nécessaire fondement de la société. Mais allez au delà, conduisez la famille jusqu’à l’hérédité, aussitôt vous voyez entre l’intérêt social et l’intérêt domestique se creuser un abîme.
Ce que le principe d’hérédité donne à l’un ne l’enlève-t-il pas à l’autre ? N’accorde-t-il pas à