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ORGANISATION

la Revue des Deux Mondes, et sorti de la plume de M. de Carné, nous lisons[1].

« Les considérations sur lesquelles s’appuie l’école qui réclame avec une énergie sans cesse croissante l’organisation du travail sont dignes assurément de l’attention la plus sérieuse ; car les bons esprits ne peuvent manquer d’être frappés des obstacles que rencontrent dans leur marche les idées placées, voici à peine quelques années, au-dessus de toute controverse… Qu’arrive-t-il, en effet, dans la pratique ? Personne ne l’ignore, et chacun en gémit, sans découvrir un remède pour des plaies que chaque année rend plus profondes… Quoi d’étonnant si, en présence de tant de douleurs, des esprits hardis s’efforcent de régulariser ce qui leur apparaît comme un chaos ? L’intervention de l’État entre les chefs d’atelier et les travailleurs ; la limitation de la liberté du travail opérée comme celle de la liberté politique elle-même, dans un haut intérêt social ; la sollicitude de la puissance publique appelée à proportionner la production aux besoins et aux débouchés, pour prévenir, par une intervention éclairée, des déceptions et des désastres ; enfin, le droit international réglant et limitant la concurrence des forces industrielles comme il limite déjà celle des forces militaires ce sont là des idées qui n’ont rien d’étrange en elles mêmes, mais qu’il est au moins singulier de voir

  1. Revue des Deux Mondes, numéro du 1er septembre 1841.