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ORGANISATION

ne s’impose pas la loi de s’étendre indéfiniment au moyen d’un capital collectif et inaliénable, se trouve avoir des intérêts distincts de ceux de la masse des prolétaires, lesquels n’arriveront à s’affranchir qu’en se considérant comme une même famille ;

2o Parce que aider tels ou tels ouvriers à former entre eux une association particulière et limitée, c’est créer des privilégiés parmi les travailleurs, et établir des catégories là où tout doit tendre, au contraire, à l’unité ;

3o Parce que la grande et universelle émancipation des travailleurs n’aura jamais lieu, tant que subsistera la concurrence, source intarissable de haines, de jalousies, de fraudes et de désastres ;

4o Parce que, dans l’état de concurrence, ajouter à la force des uns, c’est augmenter la faiblesse des autres. De sorte que, si la concurrence était maintenue systématiquement, tout appui prêté à une association particulière deviendrait funeste à ceux qui, en dehors de cette association, resteraient abandonnés à eux-mêmes.

En résumé, de quoi s’agit-il ? D’aboutir pratiquement, progressivement, à la réalisation du dogme : Liberté, égalité, fraternité ? Eh bien, il faut alors viser droit à la concurrence. Car :

Avec la concurrence, pas de liberté, puisque la concurrence arrête les plus faibles dans le dé-