Page:Blanc - L’Organisation du travail.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
86
ORGANISATION

autres toujours considérable. Ouvrons donc à l’activité humaine les portes de l’infini, et que rien ne la gêne dans la fougue de son essor. Proclamons le laissez-faire hardiment et sans arrière-pensée. Les productions de l’Angleterre sont trop uniformes pour fournir au commerce une longue carrière ? Eh bien, nous formerons des matelots et nous construirons des navires qui nous puissent livrer le commerce du monde. Nous habitons une île ? Eh bien, nous prendrons à l’abordage tous les continents. Le nombre des matières premières qu’offre notre agriculture est trop circonscrit ? Eh bien, nous irons chercher aux extrémités de la terre des matières à manufacturer. Tous les peuples deviendront consommateurs des produits de l’Angleterre, qui travaillera pour tous les peuples. Produire, toujours produire, et solliciter par tous les moyens les autres nations à consommer, c’est à cette œuvre que s’emploiera la force de l’Angleterre ; c’est là ce qui fera sa richesse et développera le génie de ses enfants.

Plan gigantesque ! plan presque aussi égoïste qu’absurde, et que, depuis près de deux siècles, l’Angleterre a suivi avec une incroyable persévérance ! Oh ! Certes, être enfermé dans une île petite, peu féconde, brumeuse, et sortir de là un jour pour conquérir le globe, non plus avec des soldats, mais avec des marchands ; lancer