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Page:Blanc de Saint-Bonnet - De l’unité spirituelle, tome 2.djvu/95

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Et, d’ailleurs, tout cela s’explique parfaitement, comme on le voit, par la seule hiérarchie des fonctions respectives de ces différentes facultés :

1o Le corps n’a-t-il pas été donné à la volonté pour réaliser ici-bas ses déterminations ? Or la volonté, par exemple, désire qu’une chose soit faite, mais elle ne sait point l’exécuter ; il faut donc que le corps, par la flexibilité de ses mouvements et à l’aide de son intelligente main, essaie mille opérations jusqu’à ce qu’il ait achevé cette chose. Mais si le corps, enorgueilli du service qu’il rend à la volonté, ne lui reste pas humblement soumis, qu’il veuille lui résister et lui substituer ses passions, le libre arbitre s’évanouit de la volonté, et l’homme devient comme la brute, privé de liberté.

2o l’intelligence n’a-t-elle pas été donnée à la raison pour intellectualiser ici-bas ses conceptions ? Or, l’intelligence, par la flexibilité et la multiplicité de ses actes, est comme la main spirituelle de la raison ; elle parvient à formuler ses idées absolues en pensées définies. Mais si l’intelligence, enorgueillie du service qu’elle rend à la raison, ne lui reste pas soumise, qu’elle veuille la rejeter et lui substituer ses sophismes, la lumière rationelle s’évanouit, et l’homme devient comme le fou, privé de sens commun.

D’après ce que nous venons d’observer 1o de la nature de la raison et de celle de l’intelligence, 2o de leurs fonctions l’une par rapport à l’autre, on pourrait tirer en passant une règle applicable à la conduite psychologique que l’on doit suivre dans la recherche de la vérité. Alors cette règle générale (nous ne parlons pas de toutes les