Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/259

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louer, sachons une fois ce que c’est que l’homme, cet être à qui Dieu dit : Mon Fils !

Au milieu de l’amour et des plénitudes du beau, Dieu agit dans un enivrement infini, et la plus inaccessible de ses perfections n’est que l’acte le plus simple de sa divine nature. Mais l’homme ? être, et séparé de l’infini ! âme, et privée du bonheur ! Puis, emporté loin de Dieu, dans les déserts du relatif, et laissé là au milieu de la nuit. La nature, qui, pour laisser voir sa beauté, lui demande un acte de génie, est sourde, muette, ingrate, et, conduisant le rôle jusqu’au bout, elle devient barbare, homicide dès qu’elle le surprend sans défense. Lui, sans témoin visible, pauvre ciron presque écrasé sous la douleur qu’il ne comprend pas, il a encore un regard pour chercher le beau, et une conscience qui tressaille en découvrant le bien ! Jamais il n’a vu Dieu, et il l’appelle..... il se lève..... et roule le rocher de la vertu pour arriver jusqu’à lui ! Oh ! l’homme, attiré par la Miséricorde, ne peut voir combien il est sublime. Dieu, au sein de la gloire, est en admiration devant ce que fait l’homme, au