Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/260

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sein de la douleur. Infini !..... Infini !..... quel que soit ton concours, réjouis-toi si un seul homme, dans les ténèbres du fini, a su retrouver ton sentier !

Le christianisme nous a-t-il dit son dernier mot ? La grâce, il est vrai, couvant nos âmes sous ses ailes, les presse à tout instant d’éclore pour l’Infini. Leur mérite est d’aller, un bandeau sur les yeux, où elle les invite à se rendre. Et cependant, « si l’apôtre saint Paul, s’écrie Bossuet, a déclaré que le fidèle est un spectacle au monde et aux anges », nous pouvons ajouter qu’il devient sans doute un spectacle à Dieu même. Notre mérite n’a tant de prix à ses yeux que parce que l’homme y est pour quelque chose ; aussi Dieu voulut-il s’imposer la consigne de ne pas entrer dans le temps, du moins d’une façon visible, pour ne pas déflorer le mérite immense que recèle la foi.

Si les choses étaient telles qu’on les voit de la terre, Dieu lui-même serait découragé de la création. Des millions de sauvages, de criminels, de cœurs grossiers, d’hommes injustes et durs