Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/101

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(pensons que Dieu le voit), puis admirons ce qui se passe ! Pas une seconde sans un mouvement, pas de mouvement qui ne soit un acte, et pas d’acte qui ne soit un effort.... nous avons compris l’homme. Il faut le tirer du néant ! le travail est le cric qui soulève peu à peu notre volonté.

La liberté, ce pouvoir d’être cause, cette faculté du mérite, veut que l’homme se refasse lui-même. Il faut que l’âme se reprenne en sous-œuvre à partir du commencement. Oui, à cause même de sa faiblesse, l’homme doit s’édifier peu à peu, cran à cran, et, pour ainsi dire, seconde à seconde par la vertu d’un effort sans répit. Le travail n’est que l’acte continu. Si l’homme veut être, qu’il soit par ses propres forces !

Puisque l’homme est à faire, qu’il travaille ! puisqu’il est le fils de ses œuvres, qu’il travaille ! A-t-il fait bien, a-t-il fait mal, qu’il travaille ! Ici, pour l’ordre de la nature, le travail obvie à tout. Il distille la volonté, élargit la source du cœur, approfondit la conscience. Le travail construit l’homme sur tous les points de son âme. Il est l’œuvre ontologique par excellence. Il prépare