Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/12

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la douleur, feu âpre qui semble sortir du néant et se glisser dans nos veines aussi promptement que la vie. « Vivre dans la douleur, et puis mourir, répétons-le avec le vieil Homère, telle est la destinée préparée par les dieux aux humains. »

Du haut des clartés supérieures, les saints ont révélé le côté divin de la douleur. Il est peut-être utile aujourd’hui de la justifier, d’en montrer tous les avantages à notre esprit, présentement moins noble et plus attaché à lui-même. On s’est demandé si, à la lumière de la métaphysique, les choses reparaîtraient tout à fait telles qu’elles se montrent à la lumière de la Foi. On voudrait voir si le christianisme repose métaphysiquement sur les mêmes fondements que l’homme. On tient également à mesurer l’empire que Dieu a réservé à la nature : mais, en fait, c’est sur elle que vient s’abattre la douleur.....

Les causes d’afflictions se multiplient de nos jours, pendant que les organes débilités et des cœurs, sans doute plus faibles, nous trouvent moins disposés à prendre un parti héroïque. En général, les âmes avaient autrefois plus de force ; et quant à celles qu’enivrait l’impression du beau, on ne les voyait