Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/139

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Enfin, le motif qui reste après le mince motif de l’intérêt est celui du plaisir, qui ferme l’homme dans son corps. Et Dieu, pour délivrer ces faibles âmes, s’efforce de les attirer au goût de la possession par le désir du bien-être et de la propriété.

Ainsi s’échelonnent les hommes. Le travail de Dieu sur ce monde consiste à mettre un levier sous chacun d’eux, afin de soulever l’âme du degré où elle s’est posée, jusqu’au degré qui lui est supérieur. Or, entre chaque degré, il y a souvent tout une vie, et ce levier, c’est la douleur.

Aussi ne doit-on point troubler les âmes qui n’entreverraient pas des choses placées au-dessus d’elles. La lumière intérieure, seule, est assez délicate pour descendre en initiatrice. Au fond, l’homme n’avance que par un effort de plus dans l’amour ; et souvent un plus grand amour ne s’embrase qu’au feu ardent de la douleur.


Tels s’offrent les rangs de la société humaine, gradins immenses où les âmes sont établies. Au faîte, étincelle la triple flamme de la vertu, du