Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/220

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Le pape Alexandre III déclara « que tous les chrétiens devaient être exempts de servitude. » Mais, dès l’origine, la faiblesse de la volonté amena la paresse, mère du dénuement, et la paresse devint la raison d’être de l’esclavage. Rendant à l’homme la liberté morale, c’est-à-dire l’amour du travail et la modération dans les jouissances, le Christianisme pouvait seul faire disparaître l’esclavage.

Aujourd’hui donc que le Christianisme est là, s’il est barbare d’affranchir par décret des esclaves, c’est un devoir de leur procurer l’émancipation véritable en leur portant la religion, qui, rendant à l’homme la liberté intérieure, c’est-à-dire la force morale, lui fait successivement recouvrer les libertés civiles et économiques.

Toute émancipation provient de la vertu, de la force intérieure récupérée par l’homme. Elle naît de ce pouvoir de résister à nos instincts qui nous fait passer sur la peine inhérente au travail ; puis elle se complète par cette modération dans les jouissances d’où résulte le capital, qui achève d’affranchir l’homme de l’oppression où le