Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/237

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d’efforts, pût recouvrer sa liberté morale plus restreinte et sa volonté détendue.

Profonde loi métaphysique ! obliger l’homme à grandir s’il veut subsister. Qui verrait sans admiration la trame de ce monde ? L’homme est tiré du néant, et en quelque sorte y retombe. Dieu aussitôt l’en retire, mais ne veut pas tout faire, de crainte qu’il ne retombe encore. Dieu entend que l’homme fasse des efforts pour s’élever. Ici le mérite est l’apport de l’homme dans sa création. Et c’est à quoi Dieu tient le plus ; c’est pour cette moisson qu’il fait les semailles de la Grâce. Il veut que notre âme concoure à sa vie d’immortalité, et que là soit, non seulement le titre, mais l’un des motifs de sa gloire dans l’Infini.

Combien les hommes loueront Dieu d’avoir si ingénieusement donné occasion au mérite, par cette loi du travail qui n’a cessé de s’accomplir sur la terre ! Les saints le béniront de les avoir conduits dans ces sentiers de la douleur, qui, par la purification du moi, les amènent si près de Lui.