Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/244

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fixe le sort dont les Esprits célestes n’ont pu se relever jette un jour sinistre sur les premiers plans de sa création ; et celui qu’en dernier lieu l’Évangile a porté contre les riches de la terre, projette jusque sur le plan où nous sommes une lueur qui épouvante. Dieu se voit donc amené à limiter d’abord ses créatures, afin de laisser faire le plus possible à leur liberté. Ce qu’il y a de plus solide en l’homme est ce qu’elle a fondé.

Et l’Infini, au lieu de nous donner l’être achevé, trouvera dans sa grâce un moyen de nous aider à nous construire.

La bonté de Dieu s’est arrêtée bien à temps..... Parmi nous, ce sont ceux à qui il a donné le plus qui font le moins. Observez l’homme jeune et robuste ou le riche sans foi ! ne cherchent-ils pas à éviter toute peine, même lorsqu’il faudrait louer Dieu ! Cette frayeur de la douleur et de la peine leur fait souvent redescendre l’échelle que les ancêtres avaient gravie. La fortune tombe des mains qui fuient la fatigue, et, ainsi que l’intelligence, elle échappe aux enfants qui dégénèrent dans une éducation sans vigueur. C’est toujours