Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/262

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éclatera dans l’Infini avec tous les efforts qu’elle a opérés en ce monde.

Qui donc a vu le poids que la vie fait peser ici-bas sur toute âme ? Si les hommes n’étaient pour Dieu que ce qu’ils nous paraissent, quelle joie recueillerait le Ciel ? Si l’âme, même indépendamment des mérites de Jésus-Christ, n’était pas plus en elle-même que ne le montre le temps. Dieu ne se serait-il pas décidé à retirer la création, pour empêcher la culpabilité de s’aggraver encore ?

Ah ! tant que le monde existe, affirmons, au nom du Dieu bon, que le fleuve des libertés roule encore à ses pieds sacrés les perles du mérite..... Car l’Évangile, nous annonçant la fin des temps, ajoute : « Et si le Seigneur n’eût abrégé ces jours, personne n’aurait été sauvé. » Ce qui nous fait comprendre que, jusqu’alors, la liberté humaine conservera une partie de la fécondité qui lui vient de la grâce. Croyons-en la création : il se passe quelque chose de beau !

Dirai-je enfin qu’il est un mot dans les langues, remarquable après celui de Dieu, et qu’on n’applique pas au ciel : ce mot fut inventé pour