Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/278

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Les célestes hiérarchies brillaient dans leur innocence ; et Dieu songeait aux êtres qui brilleraient surtout dans leur mérite. Déjà l’éternelle pensée contenait les essences qui devaient être par héroïsme ce que l’ange est plutôt par nature, celui-ci avait à conserver ses dons, celles-là devront les conquérir. Les cieux restaient consternés d’avoir vu l’orgeuil naître de la spontanéité hâtive du bonheur !

L’amour ne tentera plus de faire échapper les esprits aux rigueurs des conditions éternelles. L’Absolu a des frontières redoutables ; mais la douleur deviendra le passage et l’élan d’une audacieuse liberté ! Les âmes recevront le temps : elles formeront successivement en elles ce qui s’opère identiquement et éternellement dans l’Être..... Alors l’Éternel demanda au Ciel bienheureux, s’il n’y avait pas quelque puissance qui voulût aussi porter la douleur pour la nouvelle Création. Les hiérarchies divines, se pressant tremblantes contre Dieu, restèrent dans le