Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/40

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Celui qui, appartenant à d’autres cieux, viendrait pour la première fois sur la terre, y verrait effectivement deux faits universels se lier à l’existence de l’homme : le travail et la famille ; deux choses remplir toute sa vie : la peine et les affections. Aux yeux de l’observateur, ces deux grandes conditions de la vie humaine dans le temps indiqueront toujours le but de cette vie au delà du temps.

Il faut que l’homme ait la vie de l’Infini, mais qu’il y entre sans s’y confondre. Il semble que le but de la création, par rapport à l’homme, est d’éviter que sa nature ne s’absorbe dans l’Infini, ce qu’on obtient par le mérite ; puis de rendre cette nature capable de goûter l’Infini, ce qu’on obtient par l’amour.

L’homme viendra puiser ici-bas un principe de distinction par le mérite, qui lui devient propre, et un principe d’union par l’amour, qui doit le réunir à ce qui est éternel. Car l’Infini existe par lui-même ; de plus, il vit de l’amour de ses trois ineffables Personnes : l’être appelé dans l’Infini devra donc se rapprocher de cet ineffable nature.