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CHAPITRE V




métaphysique de la douleur

Tout être se meut par la force même de Dieu. Cette force donnerait à notre être une direction en quelque sorte infinie ; mais la liberté, qui spécialise l’être en nous, décide de cette direction.

Par cette force, l’homme tend à devenir semblable à la source éternelle d’où il est sorti.

S’il tend à le devenir en se subordonnant à cette source éternelle, il y a amour. C’est là le grand bien de l’être. S’il tend à le devenir en voulant se subordonner cette source éternelle, il y a orgueil. C’est là le grand mal de l’être.

L’amour est la vie de la substance éternelle ; l’orgueil en eût été la dissolution. L’orgueil est précisément le contraire de l’Infini. C’est le mouvement opposé à celui de l’Absolu : l’orgueil rentre en soi au lieu de se répandre.