Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/75

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peine et la suprême humiliation, la mort, après laquelle l’âme se présente à la grande vie.....

Dans le mouvement primitif de l’être vers l’être, l’homme reçoit un amour suffisant pour se porter vers l’Infini ; il ne le reçoit pas pour revenir en lui-même.

Le mal dérive de l’impatience où est l’être créé de se procurer le bonheur sans passer par le sacrifice. Cette impatience prouve la force de son désir et la faiblesse de son être. Mais le temps lui a été précisément donné pour que son être, à l’aide de la Grâce, prenne la force de son désir, pour que son moi s’élève à la vie de l’amour qui l’attend dans l’Infini.

Pour s’unir au mouvement éternel, il faut que le moi ait la puissance de sortir de lui-même. Il faut ici que le créé offre son être pour le retremper à sa source. Dans cet acte répété, il prend l’énergie même avec laquelle il se serait créé, s’il avait été créateur !

Car l’être doit s’élancer dans la lumière selon le mode infini. Le sacrifice, ou l’acte par lequel l’être offre son être, fait croître sa substance et