Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/87

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l’âme songe à partir, quand tout à coup l’idée s’éteint, le corps en s’écroulant l’écrase ; la nuit se fait..... le vide est là. Tu vois le triomphe !! L’impuissance a submergé la volonté, l’abandon a enlevé tout secours étranger au cœur : c’est alors que l’âme est une force pure, qu’elle apporte un amour parfait. Les étais sont tombés, l’homme seul est resté debout !

Nous faisions, rien n’est fait ; nous amassions, rien n’est cueilli ; nous construisions, rien n’est debout ; vous vivions, et rien n’a vécu ; ce qu’on a voulu, dissipé ! Ce qu’on a aimé, disparu ! Eh ! que reste-t-il donc de la vie ? Celui qui a fait, cueilli, construit, vécu, voulu, aimé. La vie disparaît dès que l’homme est créé !

Un jour, les mondes se dissoudront, et il n’existera que les âmes. De l’être créé, il ne restera que le mérite, étoile incandescente qui doit briller aux Cieux.