Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/91

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Du cœur, revenez au dehors ; vous trouverez autour de l’homme une embuscade toute prête. Il marche suivi de quatre Ombres : la Détresse, le Souci, la Nécessité et l’Ennui. Comptez-les, elles forment les points cardinaux de la douleur. Celui qui mange boit la détresse, celui qui gagne prend le souci, celui qui tient saisit l’ennui, celui qui veut se heurte à la nécessité !

Et les quatre fantômes tracent leur ronde autour de lui. L’homme s’échappera-t-il du cercle ? c’est lui qui en porte le centre. Car, selon que la vie lui arrive du matin ou du soir, du sud ou du septentrion, tous partent comme l’ombre que projette son corps !

Les peuples marchent aussi accompagnés de quatre sombres satellites : la Famine, la Peste, la Guerre et la Sujétion. Car, depuis le jour fatal du péché, il n’est pas un des fils d’Adam qui ne porte la marque des fers.

Que la famine, que la peste soient vomies des entrailles de la terre ; mais que la mort sorte furieuse des propres entrailles de l’homme..... Oh ! la guerre ! Et tant de plaines ont été laissées