Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/94

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mités à la fin, lorsque nous sommes déjà soumis ? Aux yeux de celui qui sait voir, comment pourrait être plus clairement posé le problème ? L’homme entr’ouvre joyeux les portes de la vie ; la jeunesse pourvoit à tout. L’imagination comble l’esprit, des ailes portent la volonté et le cœur. Peu à peu, les encouragements s’éloignent. La poésie, l’espérance, la santé, l’une après l’autre se retirent. Bientôt, l’homme marche seul ; il ne soutient sa vie que par son propre amour.

Une à une se perdent les facultés ; un à un se ferment les yeux de l’espérance, pour que les Cieux invisibles montrent tout à coup leurs étoiles. La Grâce achève ici son œuvre ; à mesure que le monde s’éteint, le cœur de l’homme se réveille. La jeunesse, la joie, l’amitié, la grâce sensible, s’éloignent, n’est-il pas vrai ? À mesure que s’attendrit ton cœur. Être libre, réjouis-toi : Dieu, ému, voit sa tendre graine germer sur un sol aride et désert ! Il suspend sa rosée..... elle germe encore ! elle croît et verdit comme d’elle-même. Dieu est ravi en son amour de ce que l’homme se devra quelque chose de plus !