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Page:Blanchecotte - À Victor Hugo, 1870.djvu/1

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À VICTOR HUGO.


Comptons-nous ! il n’est plus permis d’être en arrière !
Comptons-nous ! ce temps sombre a besoin de lumière !
Ceux qui sont nés les chefs, les maîtres, les premiers,
Doivent secours au faible, aide et force aux derniers.
Nous vaincrons ! la justice est immortelle et sûre,
Et la cause est gagnée à présent qu’elle est pure.
En avant ! au danger ! que tous, nous nous prouvions !
Pratiquons aujourd’hui ce qu’hier nous rêvions !
Le fier préservatif au moment du naufrage
C’est, à travers la balle et l’obus, le courage !
Offrons-nous d’un cœur ferme et d’un front indompté ;
Opposons aux clameurs la calme volonté.
Et quand, d’un grand effort, dégageant la Patrie,
Nous aurons reconquis notre France envahie,
Encor plus ! encor plus ! redirons-nous en chœur !
C’est de soi désormais qu’il faut être vainqueur !
Ce qu’il reste à sauver dans la crise suprême
C’est plus que le pays, c’est l’humanité même !
Le monde est à refaire et nous le referons :
Nous dirons le chemin à suivre et nous irons !
Ce n’est pas la colère et jamais la vengeance
En aucun temps humain qui sont l’intelligence.
Quand le canon aura tonné ses derniers coups
Ceux-là qui survivront se redresseront tous ;
Et jetant aux fossés leurs armes meurtrières,
Scelleront d’un serment la dernière des guerres.