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Page:Blandy - L Oncle Philibert.djvu/163

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CHAPITRE XII

LE DRAME DU SAUVETAGE. — LA RECONNAISSANCE DU SABOTIER. — LE PRIX D’UN ACTE DE DÉVOUEMENT.


Les dernières recommandations de Jacques Sauviac n’étaient pas superflues. Vittorio voulait absolument s’élancer sur les traces de son père, et Paul, consultant plus son bon cœur que ses forces, s’écriait déjà : « Allons ! » pendant que la pauvre Alice, saisie de terreur, s’accrochait de toute la force de ses petites mains aux habits de son frère et de son jeune ami. Tante Catherine, en qui la douceur de caractère n’excluait pas la fermeté de résolution, arrêta Vittorio comme il descendait le premier degré de la terrasse, et elle sut trouver du premier mot le seul argument qui pût entraver la résolution de l’enfant.

« J’ai besoin de toi, lui dit-elle. Si tu pars, tu exposes Paul qui voudra te suivre ; il ne sait pas nager. De plus, tu sais qu’Alice est encore très faible ; sa fièvre la reprendra si vous lui causez tous les deux cette angoisse.

— Mais, Madame, dit Vittorio hésitant, c’est donc la première fois que je laisserai mon père tout seul dans un danger ?

— Ton père est brave, il est prudent ; il nage très bien, il me