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Page:Blandy - L Oncle Philibert.djvu/34

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et le rustique éloge de sa chamballère, rentra en souriant, embrassa Alice et lui proposa de visiter les étables, la basse-cour et le jardin.

« Ton oncle Philibert m’a dit que tu voulais faire connaissance avec mes bestioles ; pour les habituer à toi, il te faut leur apporter des douceurs. Tu vois, je prends des graines pour les pigeons, des herbes pour les lapins, des pommes et un peu de sel pour la chèvre. »

En parlant ainsi, tante Catherine remplit de grains et de pommes les poches de son tablier, et en releva le bout sur son bras pour maintenir le paquet de verdure.

« Mais je voudrais bien leur apporter cela moi-même, dit la petite fille.

— Dans ta robe de popeline de soie ? demanda sa tante en riant.

— Ah ! voilà donc à quoi servent les tabliers ! Oh ! tante, vous m’en ferez faire un, n’est-ce pas, à bavette et à larges poches, comme le vôtre ? »

Elles s’acheminèrent par la cour vers les étables, Alice croquant à belles dents une des pommes rouges dont s’était munie Mme Chardet. Mais la distribution commença plus vite que ne le croyait la petite fille, car un grand bruit d’ailes se fit entendre, et un tourbillon de pigeons blancs, bleus, bronzés, gris, à cous chatoyants de nuances roses et vertes, s’abattit aux pieds de Mme Chardet en faisant entendre un roucoulement de plaisir. Deux ou trois des plus hardis se posèrent même sur ses épaules, se disputant la place à coups d’ailes et de bec.

« Oh ! qu’ils sont jolis ! » s’écria Alice dont la voix effaroucha un des quémandeurs. Ils s’envolèrent, mais pour se poser quelques pas plus loin ; elle leur jeta des poignées de grain et elle baisa ensuite un pigeon familier qui se laissa