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Page:Blandy - La Teppe aux merles.djvu/41

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aux merles » conservé à la propriété des Franchet. Cela tient sans doute à ce que ces teppes sont un débris des forêts qui ont autrefois couvert la plus grande partie du sol de la France ; les quelques arbres qui leur restaient devaient être l’asile des tribus ailées des oiseaux de passage ou de séjour constant dans notre climat tempéré. C’est toujours un fait naturel ou un souvenir historique, parfois légendaire, qui fournit les noms consacrés par l’usage.

C’était à un premier labour d’automne que Claude Franchet avait compté occuper la journée que sa femme et son fils passaient à Tournus pour la foire ; mais il avait si lestement mené sa besogne, ou, pour mieux dire, il l’avait commencée de si bon matin que les guérêts de son champ de blé se trouvèrent tous tracés en lignes profondes et droites un peu avant midi.

« Voilà papa qui rentre avec la charrue et les bœufs », dit la petite Reine à Jeannette, occupée à disposer le diner du laboureur dans un panier.

Reine devait être chargée d’emporter ce diner tout chaud, et elle s’était fait une fête de ce repas à prendre avec son père au bout du champ, tous deux assis au bord du fossé, les pieds dans l’herbe et sur les tiges de menthe qui en tapis-