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Page:Blandy - La Teppe aux merles.djvu/45

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pris que c’était laid d’être jalouse, et j’ai aidé Jeannette ; ensuite, je suis allée promener les oies ; elles m’ont donné du mal un moment ; elles étaient toutes entrées dans le champ de sarrasin de la Thibaude.

— En voilà une bergère maladroite, si elles ÿ étaient toutes entrées ! dit Claude Franchet ; il te suffisait d’empêcher la première qui a voulu franchir le trou de la haie.

— Ah ! papa, c’est que j’étais assise avec mon livre pour étudier une fable. Maman a peur, tu sais, que j’oublie pendant l’été ce que j’apprends l’hiver à l’école, et elle me fait écrire et lire chaque jour. Ce matin, elle m’a promis de me rapporter une poupée de Tournus et de me la donner ce soir si je sais ma fable, Voilà pourquoi je l’ai étudiée. Et je la sais, papa ! J’ai gagné ma poupée,

— Et tes oies ont fait du ravage chez la Thibaude.

— Non, papa, j’ai couru si vite après elles, Ensuite, je suis revenue ici ; j’ai lavé les pots de la laiterie, et très bien, n’est-ce pas ? Jeannette… mais j’ai eu encore un mauvais moment quand je l’ai vu rentrer avec les bœufs. J’étais si contente de diner avec toi sous les saules.