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Page:Blandy - La Teppe aux merles.djvu/52

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peiner et que tu appelles son fauteuil. Mais, voyons le goûter. »

Tout en tirant de son panier un gros Morceau de pain, un fromage frais dans sa cassette de fer-blanc percée en écumoire, et quelques pêches, Reine dit à son père :

« Si Philibert te comprend, moi aussi je te Comprendrais, va.

— Eh bien ! lui dit son père après lui avoir fait signe de s’asseoir à ses côtés sur l’herbe, Voici pourquoi j’ai. déménagé le fauteuil de Philibert, Mais d’abord, tu vois d’ici toute notre Teppe aux merles : la maison, les granges, la vigne, les champs et le verger ?

— Oui, papa, répondit Reine après s’être débarrassée du bâillon temporaire de la pêche dans laquelle ses dents venaient de laisser leur marque,

— Tout cela, ma petite, reprit Claude Franchet, n’était autrefois qu’une teppe comme celle-ci, ce qui fait qu’on en a laissé le nom à toute la propriété.

— Tu as vu cela, papa ?

— Oh ! non, ni moi, ni même mon grand-père, ni même peut-être son grand-père, à lui. Il a fallu, beaucoup de Franchet, l’un après l’autre, usant leurs bras et peinant à la tâche,