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Page:Blandy - La Teppe aux merles.djvu/75

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bien amusante à l’écolière. N’était-ce point curieux, cette différence entre un savetier pauvre, toujours riant et chantant, et ce riche financier ennuyé de ne pouvoir dormir, et qui passe cette maladie au savetier en lui donnant cent écus d’argent ? Mais il y avait quelque chose de plus que d’avoir débité sa fable sans faute dans le ton mutin avec lequel Reine articula les deux derniers vers :

Rendez-moi mes chansons et mon somme,
Et reprenez vos cent écus,

car elle ajouta aussitôt, dans sa prose habituelle :

« Eh bien ! papa, tu vois où j’ai appris que la fortune ne donne pas le bonheur ? »

Madeleine Franchet, qui était venue écouter la récitation de sa fille, laissa échapper de ses mains à ce moment l’assiette pleine des premières gaufres qu’elle apportait sur la table. Il n’y eut pas d’accident, Philibert rattrapa l’assiette au vol et, pour s’être cassées en tombant, les gaufres n’en furent pas trouvées moins bonnes par Reine et Rosalie.

Sans même faire attention aux suites de son mouvement maladroit, Madeleine Franchet se