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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/170

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et je sais encore si peu de chose de tout ce que tu avais à m’apprendre !

« — Voudrais-tu, lui répondis-je, venir avec moi pour t’instruire et voir les beaux pays dont je t’ai parlé ? »

« L’enfant me lança un regard vif, mais il était trop respectueux pour oser énoncer un désir avant que son père eût décidé pour lui.

« — Il est trop jeune, me dit Kin-qui-ti ; mais si tu revenais au Nipon dans quelques années pour revoir tes amis, je te le confierais volontiers. Un homme qui n’a pu comparer son pays et ses lois avec d’autres lois et d’autres pays ne peut être un sage. Il ne sait rien, celui qui ne connait qu’une chose. Je vois dans ce que tu n’as dit de ta nation et des autres nations de l’Europe beaucoup de bien que nous aurions profit à imiter, et quelque mal qu’il nous serait bon de connaître, pour n’y pas tomber. Et puis, pourquoi tourner autour de ses foyers comme des chiens à l’attache ? Je n’ai jamais vu un oiseau sans envier ses ailes. Je te le répète, ami, si tu reviens un jour, je te donnerai mon fils. Tada-Yoci t’aime d’ail- leurs comme un second père. »

« Mes enfants, voilà mon histoire. Qu’en concluez-vous ?

— Où est-il ? cria Arkadi en soulevant tour à tour les portières du salon.

— Il est de mon âge, dit Stéphane avec moins d’empressement, et sans doute il est plus instruit que moi, puisque vous me le donnez pour modèle, mon père.