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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/174

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il l’adopta sans vouloir comprendre le froncement de sourcil de son oncle et la toux significative de sa grand’mère. Tada-Yoci se laissait faire : il souriait beaucoup et parlait peu.

Dès ce soir-là, et sans y penser sans doute, il donna une leçon à Stéphane.

Mlle Mertaud étant allée s’asseoir près du Japonais en s’apercevant qu’Arkadi l’étourdissait de son babil, le comte vint dire à son fils adoptif :

« Voilà ta vraie maîtresse de français, Tada-Yoci. Moi je n’ai fait que te préparer à recevoir ses leçons…. Mademoiselle, vous aurez en lui le meilleur de tous les élèves ; il est attentif jusqu’au scrupule, et sérieux comme un homme de trente ans.

— Je serai heureuse de lui être bonne à quelque chose, répondit la gouvernante. Donner des leçons à un tel élève sera un vrai plaisir pour moi. »

Tada-Yoci jeta sur Suzanne un regard reconnaissant, et sans chercher ses expressions cette fois, il s’écria avec une vivacité charmante :

« Mademoiselle, soyez sûre de ma gratitude et de mon respect. »

Stéphane fit une grimace significative. Ces mots gratitude et respect lui semblaient malséants. Il profita de l’inattention du comte qui continuait la causerie avec Mlle Mertaud pour dire au Japonais, le plus gracieusement possible :